Par Manon TCHEBANOFF – Novembre 2025
Les intervenants :
- Céline Antonin Economiste senior, OFCE (Sciences Po), chercheur associé au Collège de France
- Agnès Benassy-Quéré Sous-gouverneure, Banque de France
- Alban Genais Directeur adjoint, TRACFIN
- Jean Tirole Président honoraire TSE
- Natacha Valla Doyenne de l’École du management et de l’innovation de Sciences Po
I. A QUOI PEUT SERVIR UN CRYPTO-ACTIF ?
Les élèves ont pu découvrir qu’un crypto-actif est avant tout un actif financier, et non une véritable monnaie. Il s’agit d’une innovation technologique, alors que la monnaie remplit un rôle bien plus large dans l’économie.
Lors de la conférence, les trois fonctions classiques de la monnaie ont été rappelées : unité de compte, réserve de valeur et intermédiaire des échanges.
Des exemples concrets de crypto-actifs dans le domaine de la culture ont été présentés. Cela permet d’associer un actif non fongible, comme une image à un droit de propriété. D’un point de vue juridique, il s’agit d’un bien meuble rattaché à un jeton numérique, possédant une valeur monétaire et financière. Cependant ces placements restent pour l’instant faiblement valorisés sur le plan financier.
II. LES RISQUES DES CRYPTO-ACTIFS
La conférence a également insisté sur plusieurs risques majeurs associés aux crypto-actifs : le blanchiment d’argent, la fraude, et leur impact écologique important. En effet, le fonctionnement des crypto-actifs nécessite une consommation énergétique élevée, alors même que certaines de leurs fonctions pourraient être assurées par d’autres moyens plus simples et plus fiables.
Le risque de blanchiment est particulièrement préoccupant. C’est un risque fort. Tout comme les espèces, les crypto-actifs permettent de transférer de la valeur de manière anonyme, ce qui facilite la dissimulation des flux financiers. Des techniques d’opacification rendent possible la dissimulation de la chaîne de valeur, et des passerelles entre blockchains peuvent effacer les traces de l’origine des fonds.
CONCLUSION
Les crypto-actifs représentent des outils technologiques innovants offrant de nouvelles possibilités mais ils comportent également des risques significatifs.
Depuis 2021, la Banque centrale européenne développe le projet d’un euro numérique, il s’agit d’une monnaie numérique de banque centrale. L’objectif n’est pas de remplacer les billets, mais de compléter les moyens de paiement existants. Ce projet permettrait de garantir des paiements disponibles à tout moment, de proposer de nouveaux services (comme un paiement déclenché automatiquement à la livraison), et de réduire certains frais bancaires.
D’autres innovations poursuivent cette évolution : par exemple, Wero, qui a remplacé Paylib, permet désormais d’effectuer des paiements via un téléphone mobile. Cette application est déjà utilisée dans plusieurs pays d’Europe du Nord.

